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Le journal L’Alsace parle du micro-tunnelier qui creuse sous la RN 66

Le journal L'Alsace a consacré dans son édition du 14 mars 2012 un article sur les travaux de micro-tunnelier réalisés par SMCE Réha sous la RN 66 à Lutterbach.

À Lutterbach, un micro-tunnelier a commencé son travail de percée à 5,50 m de profondeur sous la RN 66. C’est la phase la plus spectaculaire du chantier de renouvellement d’une conduite d’eau du réseau de Mulhouse.

Un micro-tunnelier qui avance à la vitesse de 12 mètres par jour sous Lutterbach

C’est une grosse chenille qui avance à la vitesse de 12 mètres par jour, en recrachant des mètres cubes de terre. Partie du bout de la rue de la Passerelle à Lutterbach, où a été creusé son « puits de départ », elle débouchera 80 mètres plus loin, après avoir traversé les quatre voies de la RN 66. Les automobilistes ne se rendront compte de rien car tout cela se passe à 5,50 m sous terre. « Nous sommes obligés de passer à une telle profondeur pour éviter de déstabiliser le terrain et les voies », explique Laurent Gerber, le président de l’entreprise SMCE Réha, qui mène ces travaux d’une très haute technicité et ayant nécessité une étude de la nature des sols. « La géologie définit le diamètre du tunnelier que nous pouvons utiliser. Là, c’est du sable et du gravier, du tout-venant de la Doller qui nécessite l’usage d’un micro-tunnelier de 1100 mm de diamètre », précise M. Gerber. « La tête de l’engin est dirigée par des vérins depuis un container pilote », ajoute-t-il. Pour les ouvriers et techniciens, tout se passe donc sur le plancher des vaches. Des gaines en polyester de 1000 mm de diamètre sont mises en place au fur et à mesure dans l’orifice ainsi percé. C’est dans ces gaines que se faufilera une nouvelle conduite d’eau.

Renouvellement d’une conduite d’amenée d’eau

Mis en place la semaine dernière et effectivement démarré lundi, ce chantier mené pour le compte du service des eaux de Mulhouse (qui en est maître d’œuvre) constitue en effet l’étape la plus délicate du renouvellement d’une conduite d’amenée d’eau. « Il s’agit de la conduite qui part des deux puits de captage de Reiningue », précise Jean-Roch Garaud, technicien au service des eaux qui a mené les études pour ce chantier. Datant de 1900, la conduite en question est en fonte grise (qu’on se rassure, il s’agit bien d’une conduite d’eau et non de gaz !) d’une longueur de 4700 m et d’un diamètre de 450 mm. « Nous la remplaçons par une conduite en fonte ductile, moins cassante donc, d’un diamètre de 700 mm. Cela va permettre de mieux utiliser la capacité des puits. Actuellement, le débit est de 800 m ³/heure maximum, on passera à 1400, c’est presque un doublement des capacités de production », détaille Jean-Roch Garaud. Plus d’un quart de la production d’eau de Mulhouse transite par cette conduite, qui débouche dans la zone du Frohnmatten, tout près du bâtiment du service des eaux.

« Quatre millions de mètres cubes ont été produits par les puits de Reiningue en 2011, contre dix millions dans les puits du Hirtzbach », précise Denis Parmentier, ingénieur au service des eaux. Le renouvellement de cette conduite stratégique est une entreprise de longue haleine. Commencée en 2007, elle se déroule en plusieurs phases : 2600 mètres ont déjà été changés et tout devrait être terminé en 2013. Coût total du chantier, environ un million d’euros.

La phase actuelle concerne 850 mètres de conduite, dont la plus grande partie (pose des canalisations dans des tranchées ouvertes) est réalisée par l’entreprise Eurovia. SMCE Réha n’intervient que pour les 80 mètres sous la RN66. Installée à Wittelsheim, cette PME d’une trentaine de salariés, spécialisée dans la réhabilitation de réseaux et le forage dirigé, est une exception dans un domaine où dominent les grands groupes . « Nous intervenons dans toute la France et actuellement nous avons deux autres chantiers, à Antibes et Strasbourg », précise fièrement Laurent Gerber.

Hier à Lutterbach, ce chantier hors-norme a reçu la visite de Maryvonne Buchert, adjointe au maire de Mulhouse chargée de l’eau, qui a salué ces travaux « importants pour que l’eau de Mulhouse reste au top de sa qualité ». Car ce précieux liquide que « la France entière nous envie », a-t-elle souligné, nécessite aussi « un savoir-faire de haute qualité ».

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